Festival Buku kinshasa

Festival BUKU Kinshasa

Le festival buku pointe à l’horizon, un rendez-vous unique pour les férus de la culture, du 05 au 07 mai 2023 l’académie des beaux-arts vibrera aux rythmes de celui-ci. YAN KHEME dit des choses que beaucoup ignorent encore…

Amoureux et passionné de la littérature, auteur de plusieurs œuvres littéraires, critique littéraire, Yan kheme (K-Yann) professeur de français, Au micro du festival buku il a accepté à cœur ouvert de répondre aux différentes questions sur la littérature congolaise.

Question : Vous avez un parcours alléchant, parlez nous de vous.

Le K-Yann : Le K-Yann, poète insoumis, nouvelliste et critique littéraire. prix du Festival Hamwe 2021, Prix littéraire Williams Sassine 2020. Auteur de Séquelles, rimes contre l’humanité et La Saveur de l’Eau, Chargé du suivi des auteurs aux éditions Miezi et Membre du comité organisateur du Grand Prix Panafricain de littérature.
Je prépare un recueil de nouvelles et une pièce de théâtre…

Question : Aimez-vous être écrivain ?

Le K-Yann : Beaucoup. Je suis un élu, un appelé. Être écrivain, c’est une passion, une nécessité et un devoir

Question : Comment définissez-vous la littérature congolaise ?

Le K-Yann : La littérature congolaise (je préfère utiliser le terme littérature du Congo-Kinshasa qui fait la différence avec la littérature pratiquée au Congo d’en-face). Notre littérature est une fiction.
« Elle a été, n’est pas, mais veut être. »

Question : Que doit-on faire pour que cette littérature soit au sommet ?

Le K-Yann :

  1. Être/former de grands consommateurs des œuvres classiques de la littérature mondiale
  2. Écrire de la bonne littérature
  3. S’organiser en véritable industrie culturelle pour se donner les moyens de produire et de vendre les œuvres des auteurs congolais.

Aujourd’hui, on n’a encore rien fait de grave jusque-là.

Question : Pourquoi avoir choisi les livres ?

Le K-Yann : Parce que l’art ne déçoit jamais. Il participe à la recréation du monde, propose un monde idéal, tout le contraire de celui dans lequel on vit. Où tout est faux, décevant, immoral, injuste, méchant, mercantile et corrompu.

Question : Si c’était à refaire…

Le K-Yann : Je commencerai très tôt. Ce serait toujours les livres, aux côtés de la peinture et de la photographie. Bref, les arts toujours.

Question : Avez-vous entendu parler du Festival Buku ?

Le K-Yann : Oui, j’ai vu les affiches dans les médias sociaux.

Question : Quels sont vos attentes pour ce festival ?

Le K-Yann : Tant qu’il s’agit des initiatives qui participent à la promotion de lettres congolaises, elles sont les bienvenues. J’ai lu quelque part sur l’affiche qu’il y aura des conférences, des expositions, des lectures publiques et de ventes. Un vrai combo pour atteindre l’objectif , celui d'(in)former des lecteurs et des consommateurs de notre littérature. C’est louable et original.

Question : Pensez-vous qu’il apportera du nouveau sur la scène littéraire ?

Le K-Yann : Je l’espère bien. C’est un souhait. Déjà, le lieu choisi est symbolique : l’Académie des Beaux-Arts. L’affiche met en avant la jeunesse, j’ai vu des figures de jeunes garçons et des jeunes filles. J’espère que les jeunes filles seront en l’honneur. Elles ne sont pas nombreuses à s’intéresser à la « chose » parce qu’on ne les implique pas assez. J’ai noté aussi la présence des activités ludiques autour des autres arts tels que le cinéma. La seconde édition de cette activité sera attendue avec impatience dans la mesure où cette première édition sera bien préparée.
Il faudra que les invités sortent avec une idée, un livre, une envie de revenir plus tard. Inviter par ailleurs le lingala comme langue de discussion, de débat et de lecture.

Question : La littérature congolaise connaît-elle une ascension avec ces genres d’initiatives ?

Le K-Yann : Ce sont des initiatives privées. Pas subventionnées par des ambassades étrangères ni soutenues par l’État. Bien sûr qu’elle contribuera à faire parler de notre littérature.

Question : Quel est l’importance du livre dans la vie quotidienne ?

K-Yann : Les sociétés qui relèguent le livre au second plan sont appelées à s’abrutir et à subir la domination des celles ayant très tôt compris qu’il faut investir dans le livre. Chaque page d’un livre (bien) lu fait reculer de sept pas les individus et les sociétés du gouffre de l’ignorance et de l’assujettissement.

Un mot pour l’organisateur du festival et au public

K-Yann : A l’organisateur, « longonya ». Au public, « karibu »

Charlène Nicha Isambi

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